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Via ce rapprochement, que souhaitez-vous que les CCI apportent à l’UWE et inversement ?

Cécile Neven : « L’UWE est l’interlocuteur officiel des autorités au niveau régional. Notre core business, c’est la dimension lobby au niveau régional, avec l’appui de nos 24 fédérations affiliées. De leur côté, les CCI facilitent le maillage des entreprises au niveau local et les épaulent dans leurs démarches internationales. Elles offrent également une série de services dans différents domaines. Nos actions respectives sont totalement complémentaires. Notre objectif commun est d’unir ces différents niveaux d’action pour non seulement préserver, mais aussi augmenter l’activité économique en Wallonie. »

 

Pourquoi ce rapprochement aujourd’hui plutôt qu’il y a 5 ans ou que dans 5 ans ?

Cécile Neven : « L’idée était dans l’air depuis plus de 20 ans, mais ne s’était pas encore concrétisée. Ce n’était sans doute pas mûr. Le contexte actuel a énormément joué dans cette union. Défis climatiques, technologiques, géopolitiques et institutionnels : la Wallonie n’a plus le choix. C’est maintenant que nous devons collectivement prendre notre destin en main. Pour y arriver, il faut sortir des clivages et des silos, avoir de l’audace et de l’ambition et surtout le courage d’avancer ensemble. C’est en se rassemblant que nous y arriverons. Nous en sommes convaincus. »

 

Vous insistez sur la dimension de «communauté». À quelle réalité faites-vous référence ?

Cécile Neven : « En mettant l’accent sur la dimension communauté, nous voulons développer un cadre où les entrepreneurs se sentent connectés et soutenus, être une communauté d’entreprises qui agissent pour leur région. »

 

Une nouvelle entité commune va voir le jour. Quelles activités y seront logées et pourquoi celles-là ?

Cécile Neven : « Aujourd’hui, nous avons signé une charte commune, mis en place une structure et une gouvernance et dans les prochaines semaines, nous modifierons nos statuts. 

Concrètement, cette structure rassemblera toutes nos actions communes, des collaborations ponctuelles aux nouveaux services. 

Nous construisons en avançant. Nous nous sommes donnés jusqu’au mois de septembre pour déployer notre nouvelle identité et organiser nos premières actions. Ce qui ne nous a pas empêché de commencer à travailler conjointement. Par exemple, le mémorandum UWE a fait l’objet d’une concertation avec les CCI. C’est aussi ensemble que nous organisons des visites d’entreprise avec les candidats aux élections. » 

 

Quel est l’agenda prioritaire d’AKT ? 

Cécile Neven : « À la veille des élections, notre priorité est de faire entendre la voix des entrepreneurs wallons et nous assurer que la réalité des entreprises d’Arlon à Wavre, de Mouscron à Verviers soit prise en compte dans la future déclaration politique régionale. Notre priorité absolue est d’établir un cadre favorable à la réindustrialisation en Wallonie. Quelques initiatives intéressantes ont déjà vu le jour sous le gouvernement actuel, comme la fusion des outils financiers ou le récent fast track. Mais il faudra encore de nombreuses réformes pour rendre notre territoire plus attractif. »

 

Dans cet agenda, pensez-vous que le rapprochement permettra d’avoir un « effet de levier » ?  

Cécile Neven : « Bien sûr ! En joignant nos forces, nous devenons une voix plus puissante et plus influente, nous amplifions notre impact. Notre union nous permet de mieux représenter les intérêts des entreprises wallonnes auprès des décideurs, que ce soit au niveau local ou régional. »

 

Les entreprises peuvent-elles s’attendre à disposer de plus de services ou de services différents ?  

Cécile Neven : « Il est clair que cette union va nous permettre de partager nos ressources et nos expertises. Nous avons chacune des compétences spécifiques. Notre objectif est, d’une part, de mieux faire connaître les services existants auprès de nos réseaux et d’autre part, de développer des services plus complets lorsque cela s’avère pertinent pour les entreprises.  Un exemple : les CCI, avec leurs homologues flamandes, ont créé une certification entrepreneuriale durable. Pour cela, elles collaborent avec notre cellule environnement et mobilité, fruit d’un partenariat avec les autorités publiques. Nous soutenons les entreprises à chaque étape de leur parcours entrepreneurial, que ce soit en leur fournissant des services ou des conseils, en portant leur voix dans le débat public ou en leur offrant des opportunités de réseautage et de collaboration. »

 

Dans une interview donnée à l’Echo, vous avez indiqué qu’il fallait beaucoup de courage pour être entrepreneur. Comment AKT va-t-elle leur en apporter ?

Cécile Neven : « Oui, il faut beaucoup de courage pour être entrepreneur car il faut faire face à des incertitudes, prendre des risques et naviguer à travers des défis constants. Une certitude : ensemble, nous sommes plus forts. En unissant nos voix et nos complémentarités, nous pouvons transformer les contraintes en opportunités et construire un avenir où chaque entreprise peut réaliser son plein potentiel. Plus globalement, nous travaillons tous les jours pour que les entreprises soient connues et reconnues pour ce qu’elles sont : un formidable moteur de transformation de la société. »

 

Que vous disent les entrepreneurs que vous croisez aujourd’hui ? Quelles sont leurs principales sources d’inquiétude ?

Cécile Neven : « Nous venons justement de sonder les CEO wallons à l’occasion de notre traditionnel point conjoncturel. De façon générale, ils affichent un certain niveau d’inquiétude quant à l’avenir économique de la Wallonie et sa capacité à opérer sa réindustrialisation. L’état des finances publiques régionales, les pénuries de main-d’œuvre, qui laissent 1 entreprise sur 3 sans solution, tout comme le phénomène Nimby, inquiètent les CEO wallons. La feuille de route énergétique du pays ne semble pas comprise par les entrepreneurs, et les soutiens publics visant à opérer la transition sont perçus comme insuffisants. Mais notre enquête a pu isoler plusieurs éléments d’appréciation plus positifs. »

 

Lesquels ?

Cécile Neven : « Les relations des entreprises avec le monde de l’enseignement sont relativement bonnes, tout comme le climat social au sein des entreprises. Toutefois, ce constat tranche radicalement avec la perception relative à l’ensemble de la région, où 75 % des CEO affichent une appréciation négative. Je souhaite insister sur un point : en dépit de ces inquiétudes marquées et d’une conjoncture terne, les entrepreneurs wallons continuent d’agir, d’investir et de s’investir. Nous appelons donc les futurs responsables politiques à dépasser les clivages habituels. Notre région doit disposer d’une vision claire, ambitieuse et partagée. Une vision qui nous permet d’initier une véritable dynamique entrepreneuriale pour rattraper notre retard économique au profit d’une prospérité durable en Wallonie, au bénéfice de toutes et tous. »

Elena Lecomte
Elena Lecomte

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