« Le plus important était de trouver le bon repreneur qui répondrait au plus juste à nos souhaits. »

Portrait d'Alain Jeanty
Qui est Alain Jeanty ?
  • Serial entrepreneur, creative business developper
  • Marié
  • Deux enfants (29 et 28 ans)
  • Habite à Waterloo
  • Client de la Banque Van Breda depuis 2016

Alain Jeanty : « En visitant une exposition organisée par mon école secondaire, le Collège Cardinal Mercier de Braine-l’Alleud, j’ai eu un véritable coup de foudre pour les créations de Raymond Savignac et Julian Key. Ces deux graphistes publicitaires ont dessiné des affiches qui ont fait le tour du monde et restent encore aujourd’hui des références dans le métier. À cette période-là, la profession de graphiste était souvent confondue avec la graphologie.

J’ai ensuite étudié le graphisme et la publicité à l’Institut Saint-Luc tout en explorant une nouvelle technique pour l’époque : l’infographie. J’ai très rapidement rejoint une agence de publicité où j’ai pu développer mes compétences sur Apple et les logiciels Adobe. Ceux-ci en étaient encore à leurs prémices dans les métiers des arts graphiques mais c’était un réel plaisir de les utiliser au quotidien. J’ai eu la chance d’avoir un mentor qui m’a donné beaucoup de son temps et m’a offert l’opportunité de présenter mes créations aux clients de l’agence. »

 

Le hasard d’une belle rencontre

« Après quelques années, je me suis mis à mon compte et j’ai créé mon propre studio graphique. C’était une belle époque pour le milieu de la publicité et j’ai tout de suite eu énormément de travail. Gérer l’aspect création, la mise au net, la production, la comptabilité, la recherche de nouveaux clients et une vie de famille est vite devenu impossible tout seul. Par chance, une ex-collègue m’a présenté une personne dont elle était persuadée que notre rencontre allait déboucher sur une belle collaboration. Elle ne s’était pas trompée. Cette rencontre est à la base d’une incroyable aventure : dix-neuf ans de parfaite complémentarité, de confiance, de jolis succès, de beaucoup de beaux moments mais aussi de dur travail, d’énormément d’énergie et de passion.

Après un an de collaboration pour apprendre à se connaître et à travailler ensemble, nous avons créé notre agence, Spike, en 1998. C’était difficile au début de construire une équipe de talents car tout était encore à prouver. Nous avons mené notre entreprise comme deux chefs scouts, sans aucune formation autre que le graphisme et la passion de l’événement pour moi, le marketing et un talent inné pour l’écriture pour lui. Nous avons beaucoup de respect et d’engagement pour les clients qui nous ont fait confiance et pour nos collaborateurs avec lesquels nous avons fait grandir cette belle agence. »

 

Les hauts et les bas d’une vente

« Après quinze années intenses, mon associé m’a fait part de son souhait de quitter la profession. Il avait cinq ans de plus que moi et se sentait fatigué des métiers de la pub, plus désireux de faire autre chose de sa vie. Je n’ai pas imaginé une seule minute le remplacer et je n’avais pas la possibilité de ‘racheter’ ses parts. Très vite, l’idée de vendre l’entreprise nous est apparue comme la solution idéale. Nous avons pris quelques années pour bien construire notre dossier et préparer au mieux l’entreprise à une nouvelle vie. Le plus important à nos yeux était de trouver le bon candidat repreneur qui répondrait au plus juste à nos souhaits.

Nous avons connu des hauts et des bas, des espoirs et des déceptions. C’était une période difficile : il fallait que l’entreprise continue de performer alors que nous avions entamé tout un processus de revente. Difficile aussi de garder le secret absolument essentiel à la bonne marche des négociations. Nous avons fait appel à une première société spécialisée dans les fusions et acquisitions, sans résultats probants, puis à une deuxième, alors qu’une crise économique s’était installée entre-temps. Nous avons rencontré des candidats belges et étrangers prometteurs mais à chaque fois des divergences apparaissaient rapidement sur le prix de vente, les modalités de départ, les échéances de paiements, la pérennité de l’entreprise ou sur un point primordial pour nous : le respect de nos clients et de nos équipes.

Mon associé et moi sommes restés soudés durant toutes ces années malgré nos différents objectifs. En effet, ma passion pour le métier étant intacte, l’idée de proposer au potentiel repreneur de rester quelques temps à ses côtés pour mieux assurer la transition pouvait s’avérer être un argument de poids. La BECI (Chambre de Commerce et d’Industrie de Bruxelles) nous a un jour présenté un jeune entrepreneur ambitieux qui était à la recherche d’un projet comme le nôtre. Sa détermination nous a très vite séduits et son projet d’amener notre bébé à un nouveau stade de son existence nous a convaincus. Quelle différence avec les agences de notre milieu qui souhaitaient juste récupérer notre clientèle et quelques talents de l’équipe ! »

 

La fin d’une longue quête

« Nous avions enfin trouvé le bon repreneur. Ce dernier, bien conseillé et accompagné, a vite construit un dossier solide pour commencer d’âpres négociations, avec des rebondissements typiques, mais une réelle volonté de part et d’autre d’aboutir enfin à cet accord que nous attendions tant. Notre entreprise était fin prête. Par contre, en tant que gestionnaires, nous sommes passés par toutes les émotions : réflexion, patience, déception, angoisse, doute, espoir. Ce fut très compliqué humainement parlant.

Heureusement, j’ai été vraiment bien soutenu par mon épouse, mes enfants et quelques amis proches partiellement dans le secret. J’ai connu des moments plus difficiles au niveau santé. Quand on prend de telles décisions, notre corps réagit également. Plus nous nous approchions d’un accord et plus je sentais ma tension monter. J’ai aussi eu la chance d’être très bien accompagné par mon account manager chez Van Breda, qui a été très présent et disponible pour répondre à des questions parfois complexes.

Nous avons bien sûr fait appel à un cabinet d’avocats spécialisés dans ce domaine, essentiel pour mener les débats jusqu’au jour de la vente et rédiger tous les documents spécifiques pour en assurer la réussite ainsi que le respect des conventions et échéances. Après les émotions de la signature finale en 2017, nous avons annoncé l’avènement de l’agence Spike 2.0 à nos équipes et leur avons présenté un nouveau patron. »

 

Une nouvelle vie pour l’agence

« Mon associé est resté quelques mois dans l’agence pour terminer ses dossiers et assurer une bonne transition avant de voguer vers de nouveaux projets. Quant à moi, j’ai continué d’exercer mon métier pendant quelques années, mais d’une manière différente. Je me suis consacré quasi exclusivement à la gestion de nos clients et prospects. La période Covid a été complexe pour une relation commerciale idéale.

Ensemble, nous sommes restés solidaires pour traverser ce que nous n’aurions jamais imaginé vivre un jour. Je suis passé par toute une série de moments intenses. Ce qui m’a permis de les traverser ? Une énergie qui me caractérise et que je puise au quotidien dans ma passion toujours intacte pour mon métier, ainsi que dans de fantastiques rencontres liées à nos activités très diversifiées et qui font la richesse de ce secteur.

À ce jour, après presque six ans depuis la vente, j’ai décidé de relever de nouveaux challenges. Je reprends une totale indépendance pour me consacrer à des missions ponctuelles et ‘topical’, l’esprit serein et avec la satisfaction de laisser derrière moi une équipe au top à qui je souhaite le meilleur pour une nouvelle page de l’entreprise. »

 

 

Aude-Line Berrahou
Aude-Line Berrahou

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