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« J’ai construit mon business model de telle sorte que je peux me permettre de donner la priorité à ma vie privée. »

Sylvie Francotte
  • Fondatrice d’Amaranthe Web Agency SPRL
  • Mariée
  • Quatre enfants
  • Habite à Andenne
  • Cliente de la Banque Van Breda depuis 2013

Sylvie Francotte : « J’ai créé mon entreprise Amaranthe en 2005, après avoir travaillé dix ans dans le privé en tant que cadre en communication et marketing. Je me suis rendu compte que mes valeurs n’étaient pas en adéquation avec cette façon de travailler et j’avais envie de prouver que je pouvais réussir par moi-même, sans changer qui j’étais en tant que personne. Je voulais aussi contribuer à un monde plus éthique et à des projets qui avaient du sens pour la planète et pour les autres. Pour toutes ces raisons, je suis devenue entrepreneure.

L’amaranthe est une magnifique plante, sacrée pour les Incas, avec une toute petite graine mais qui sème de nombreux fruits. C’est l’idée du monde végétal, du vivant, un nom féminin aussi. Je pense qu’il reflète bien mes valeurs, ce que j’ai envie de transmettre et d’incarner. Amaranthe est donc une agence web pour les petites structures, et mon public cible est surtout constitué de femmes qui veulent changer le monde. Elles décident de changer leur vie ou leur carrière et je les accompagne en leur proposant divers outils et moyens de communication : un site efficace, une bonne newsletter, une présence intelligente sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux par exemple.

Mon travail me permet de faire de belles rencontres avec de belles personnes. Comme une sage-femme, je leur offre un espace de confiance et les aide à mettre au monde leur ‘bébé’, leur projet. J’essaie de garder un aspect éthique et une certaine sobriété numérique dans ma communication : je propose des solutions justes et mesurées par rapport aux besoins de la personne. C’est important, pour moi, d’aider mes client(e)s à communiquer en restant aligné(e)s avec leurs valeurs, sans les pousser vers des recettes de marketing toutes faites auxquelles je ne crois pas et qui, de toute façon, ne sont pas efficaces sur le long terme. Ce qui m’a motivée, lorsque je suis devenue indépendante, était de ne travailler qu’avec des personnes avec lesquelles j’avais une vraie communion d’âme, que ce soit mes client(e)s ou mes partenaires. »

Plus de temps pour ses passions

« En 2008, ma vie a basculé. En créant mon entreprise, j’avais décidé arbitrairement que je devais atteindre 100 000 euros de chiffre d’affaires pour concrétiser ma réussite. Quand je les ai atteints, je me suis rendu compte que c’était uniquement une question d’ego. Cette année-là, je suis partie en pèlerinage sur le chemin de Compostelle. Je me suis entendue dire à un autre pèlerin que je n’avais pas le temps de prier au quotidien : je ne faisais que penser à mon agence jour et nuit. C’est à ce moment-là que j’ai eu une prise de conscience. Pour mesurer ma ‘réussite’, plutôt que six chiffres, il me fallait du temps qualitatif avec mes client(e)s, pendant mes heures de boulot, mais aussi en dehors du travail, pour mes passions et ma famille.

Au fur et à mesure des années, j’ai donc progressivement mis en place plusieurs principes et manières de travailler qui me permettent de préserver cet équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Tout d’abord, je ne travaille jamais gratuitement. Je me suis demandée si j’avais assez pour vivre et je pense que c’est le cas. Mes tarifs sont également corrects pour mes client(e)s. Ensuite, j’essaye d’être extrêmement efficace dans mon travail : je ne fais une permanence téléphonique qu’une fois par semaine et je propose des prestations de deux ou quatre heures, avec un focus entier sur la personne et ses besoins. Enfin, je fais en sorte que mes client(e)s deviennent complètement autonomes, après une courte période de formation. Ce business model m’offre une grande liberté mais n’est pas sans risque puisque je ne perçois pas de revenu garanti chaque mois.

Cette liberté me permet d’alimenter mes deux grandes passions. La première est d’aider et d’encourager les femmes et les hommes qui souhaitent se mettre en route ou ont un intérêt pour le pèlerinage de Compostelle. C’est ce qui permet de rencontrer d’autres pèlerins, ou de simplement découvrir la joie de partager des soirées avec des inconnus de tous les milieux, de tout âge, et de toute motivation philosophique. Mon autre passion est de rassembler des petits cercles de femmes. Nous travaillons sur la base de la cocréation. Chaque femme apporte quelque chose dans ce cercle et cela permet de créer des moments forts, avec une dimension sacrée, hors du temps. Une bulle où les femmes peuvent se retrouver et expérimenter la bienveillance, le fait de ne pas devoir porter de masque, d’avoir une parole qui est entendue. De ces deux passions, je retire beaucoup d’énergie et de belles choses issues du partage. »

Conseils pour trouver l’équilibre

« Mon premier conseil serait de se rendre assez libre par rapport à l’argent. Posez-vous la question : ‘est-ce que je gagne suffisamment d’argent ?’ Plutôt que de vouloir bannir toute notion de croissance, il s’agit simplement de revenir à une considération de ses besoins. Une fois que vous jugez que vous avez ‘assez’, vous pouvez vous demander : ‘quand est-ce que j’ai envie ou je n’ai pas envie de travailler ?’ Personnellement, quand il fait beau dehors, je n’ai pas spécialement envie de travailler. Je préfère aller marcher, être sur le chemin de Compostelle, ou m’occuper de mon potager. Ceci dit, je peux me le permettre, puisque je suis indépendante et que j’ai défini ce qu’il me fallait pour avoir assez d’argent. L’avantage, en tant qu’entrepreneur, est que nous pouvons nous octroyer des congés.

De plus, j’ai construit mon business model de telle sorte que je peux me permettre de donner la priorité à ma vie privée. Mon modèle se base sur le fait que le/la client(e) n’a pas besoin de moi. Cela me donne une immense liberté et je peux prendre trois mois de congés complets l’été sans recevoir un seul appel professionnel. Les client(e)s peuvent attendre mon retour parce que je les ai formés et rendus autonomes. Je comprends que ce ne soit pas idéal pour tout le monde : c’est un peu inconfortable pour les personnes qui ont besoin d’une sécurité financière. C’est risqué, mais je trouve que c’est aussi plus éthique. Et puis les client(e)s finissent toujours par revenir, parce qu’ils/elles ont de nouveaux besoins.

Ce qui m’importe, à l’avenir, c’est de rester très agile par rapport à un monde de plus en plus changeant, de plus en plus incertain. Ce n’est pas simple, mais j’essaye de ne céder ni à la peur, ni à la rancœur, ni à la colère. Je préfère être en paix et préparée à tout basculement éventuel, comme ce fut le cas pendant le covid finalement, afin de retomber sur mes pieds en restant sereine. Si je me sens bien, je peux aussi continuer à être présente pour inspirer d’autres personnes. Pour le moment, j’adore mon métier et je vois que les client(e)s viennent aussi parce que je reste cohérente avec mes valeurs. Plus je garde cet alignement, cette cohérence, plus les clients viennent, ce qui renforce mon sentiment. Tant que c’est le cas, j’en profite car c’est très agréable et je me sens utile. Mais tout peut aussi s’arrêter du jour au lendemain, et je l’accepterai avec l’esprit ouvert, parce que d’autres opportunités se présenteront. J’essaie de ne pas faire de plans précis et de rester dans l’instant présent. »

Aude-Line Berrahou
Aude-Line Berrahou

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