« Il faut préparer sa retraite bien à l’avance, que ce soit par la lecture ou en développant ses hobbies, pour avoir de quoi s’occuper une fois pensionné. »

Thierry Boedt
  • Médecin généraliste retraité
  • Marié
  • Trois enfants (37, 39 et 40 ans)
  • Habité à Gaurain-Ramecroix
  • Client de la Banque Van Breda depuis 2013

Dr. Thierry Boedt : « Ce qui m’a attiré dans la médecine générale, c’est le fait qu’il s’agisse d’un métier de contact et de service. J’ai hésité avec la pédiatrie car j’adore les enfants, mais je n’avais pas envie de rester enfermé dans un hôpital ou dans un bureau de consultation. À l’époque où j’ai commencé, la grande majorité des visites avaient lieu au domicile des patients. J’aimais cette idée de sortir et d’aller vers les gens. La notion de ‘médecin de famille’ me plaisait également.

Ma devise, c’est ‘voir le positif dans le négatif’. Cela m’a beaucoup servi dans le métier. En médecine, même quand tout va mal ou quand on est face à des cas désespérés, c’est important d’essayer de voir le petit pourcentage de positif, de tendre vers celui-ci. »

Une belle et longue carrière

« Lorsque j’ai commencé à exercer la médecine en 1977, le service militaire obligatoire existait encore. Je n’avais pas vraiment envie de m’ennuyer dans une caserne et j’ai donc fait deux années en coopération à l’étranger. A mon retour en Belgique, je me suis installé à Gaurain-Ramecroix, un petit village industriel proche de Tournai, où j’étais complètement inconnu. Le démarrage a donc été très lent. Dès lors, j’enchaînais les gardes pour arrondir les fins de mois.

Par la suite, la situation s’est très vite inversée et, arrivé vers mes 50 ans, j’avais davantage l’impression de subir la médecine que de la pratiquer. Le burn-out n’était pas loin. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de m’associer avec un jeune confrère, une solution tout à fait innovante pour un village comme celui dans lequel j’exerçais. J’ai donc eu une assistante qui est aussi devenue médecin généraliste et nous avons travaillé ensemble durant de longues années.

Au bout d’un certain temps, je me suis rappelé la promesse faite à ma femme : celle de ne pas terminer ma vie avec un stéthoscope autour du cou. C’est une transition difficile à appréhender, mais j’ai fait le nécessaire afin de pouvoir prendre ma pension de façon libre et décontractée. »

Retraite en pleine crise sanitaire

« En février 2020, j’ai décidé d’annoncer la fin de ma carrière, six mois avant de l’arrêter de manière effective. La nouvelle a fait le tour du village en une semaine et presque tous mes patients l’ont appris rapidement. Pendant plusieurs mois avant de rendre cette décision publique, je ressentais de la culpabilité. J’étais très mal à l’aise vis-à-vis de mes patients, j’avais le sentiment d’abandonner ces personnes que je suivais depuis de nombreuses années.

Finalement, une fois que j’ai annoncé mon départ à la pension, j’ai ressenti du soulagement car mes patients l’ont très bien compris. Au même moment est arrivée la première vague de Covid dans notre pays. C’était une période affreuse à vivre en tant que médecin généraliste. Nous n’avions pas de masque, pas de matériel, nous devions suivre des protocoles qui nous arrivaient chaque jour par internet et qu’il fallait d’abord essayer de comprendre. J’ai quand même continué mes visites à domicile et, par chance, je n’ai pas été contaminé.

Même si la fin de carrière est une période difficile, j’ai reçu énormément de marques de sympathie. Des patients m’ont écrit des messages extraordinaires que je garde précieusement. Je ne regrette pas de les avoir préparés à mon départ de cette façon. Par ailleurs, cela faisait plus d’un an que je finalisais tous les dossiers et j’ai pu les envoyer aux confrères choisis par mes patients. Grâce à l’informatique, le transfert des dossiers s’est fait très facilement et simplement. »

Petits plaisirs du quotidien

« À présent, j’essaye de réaliser un petit rêve chaque jour. J’ai envie de me faire plaisir et de faire plaisir aux autres de manière gratuite, par le bénévolat notamment. Je me suis mis au service du cercle de médecine du Tournaisis pour les testings et les vaccinations, et je pratique des visites médicales auprès d’un centre de réfugiés à Tournai. C’est très agréable de pouvoir enfin exercer la médecine sans avoir la pression de devoir gagner de l‘argent.

Mon épouse est également bien occupée : elle est guide touristique pour la ville de Tournai. Pendant le confinement, comme nous ne pouvions pas sortir de Belgique, nous prenions le train pour aller visiter des musées. J’habite toujours le même village donc c’est très agréable d’y rouler à vélo et de croiser mes anciens patients. C’est aussi magnifique de voir mes petits-enfants grandir, de pouvoir jouer avec eux. Nous n’avons pas de gros projets, nous cherchons simplement à nous faire plaisir d’une autre façon, à profiter de la vie chaque jour. »

Conseils pour la pension

« Comme je le disais à tous mes patients, la retraite ne s’aborde pas du jour au lendemain mais bien des années auparavant. C’est également valable pour les médecins. Nous sommes occupés douze heures par jour, en semaine comme les week-ends. La médecine prend énormément de temps et ne laisse que peu de place pour les loisirs. Or, c’est le gros problème de certains confrères qui se demandent ce qu’ils pourront bien faire s’ils arrêtent la médecine. C’est pourquoi je préconise de se préparer bien à l’avance, que ce soit par la lecture ou en développant ses hobbies, pour avoir de quoi s’occuper une fois la retraite arrivée. Surtout, il faut pouvoir s’arrêter lorsque la flamme pour le métier s’est éteinte. Sinon, on prend le risque de devenir amer et de perdre le goût pour la médecine.

La pension se vit dans les choses les plus simples de la vie. Les revues pour seniors présentent souvent des images idylliques de bon temps dans une villa au soleil. Mais le vrai plaisir se trouve dans les petites choses du quotidien, comme le jardinage ou la lecture. On ne sait jamais de quoi la vie sera faite. Peut-être que dans un an ou deux, un problème de santé m’handicapera. Je dis souvent à mes patients qu’il ne faut pas d’office voir la pension comme un grand projet de vie. Si je n’avais planifié que des grands voyages par exemple, j’aurais été malheureux car il n’était plus possible de sortir du pays pendant la crise sanitaire. Heureusement, j’adore la lecture, je peins, je passe des moments formidables avec mon épouse et mes petits-enfants. C’est ce que je sous-entends lorsque j’incite mes patients à profiter des choses simples de la vie pendant la retraite. »

Aude-Line Berrahou
Aude-Line Berrahou

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