Le message à retenir est sans conteste que vous devez vous y prendre à temps si vous souhaitez vendre ou transmettre votre entreprise, bureau ou cabinet. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Valéry Dehoux : « Déterminer précisément le bon moment n’est pas toujours aussi simple. Tout dépend de la situation. En revanche, il est beaucoup plus facile de déterminer quand il est trop tard. Attendre l’âge de la retraite pour envisager une vente ou une transmission n’est pas une option et sera immanquablement source de problèmes et de conflits. Il s’agit de vous préparer à temps, vous et votre activité professionnelle, à franchir cette grande étape. »
Quels sont vos conseils en la matière ? Combien de temps cela prend-il de préparer une entreprise, un bureau ou un cabinet en vue d’une vente ou d’une transmission ?
Valéry Dehoux : « Nous conseillons généralement de prévoir en moyenne entre 5 et 10 ans. Cependant, une fois encore, cela dépend largement de chaque situation. La procédure de vente ou de transmission en tant que telle prend facilement un an. Toutefois, la période qui précède est au moins aussi importante. »
Que convient-il de faire pendant cette période ?
Valéry Dehoux : « Il faut la mettre à profit pour préparer concrètement votre entreprise, bureau ou cabinet à être vendu, ce qui ne se fait pas en deux temps trois mouvements. Pendant cette période, il est certainement utile de faire évaluer votre activité. Différentes méthodes d’évaluation existent, la plus populaire étant l’analyse du cash-flow opérationnel, qui consiste à analyser les chiffres historiques. Pouvoir présenter de bons chiffres à l’acheteur potentiel, et de préférence pour trois exercices consécutifs, est décisif. Cela vous amène facilement à une préparation de minimum cinq ans avant de pouvoir transmettre votre activité.
Si vous avez une société, vous voudrez peut-être la liquider à la fin de votre carrière. Le cas échéant, vous avez tout intérêt à constituer un maximum de réserves de liquidation au cours des dernières années. Ainsi, à la fin de votre carrière, vous pourrez retirer les bénéfices dégagés par votre société à un taux préférentiel. »
Le principal facteur de réussite pour une transmission fluide de votre entreprise, bureau ou cabinet est le temps.
Qu’advient-il de vos collaborateurs si vous avez des projets de vente ou de transmission ?
Valéry Dehoux : « Si vous voulez transmettre votre entreprise, votre bureau ou votre cabinet dans de bonnes conditions, pouvoir garantir une certaine continuité est essentiel. Pour vos collaborateurs, mais aussi pour vos clients et pour vous-même. Un acheteur n’a pas envie de courir le risque que l’entreprise qu’il a achetée s’effondre comme un château de cartes après votre départ. La continuité de l’activité est primordiale pour tout candidat repreneur. Il sera plus en confiance si une équipe de personnes compétentes est aux commandes plutôt qu’un gérant unique. Rendez l’entreprise moins dépendante de vous. Et effectivement, cela demande aussi du temps. »
Vous venez d’évoquer l’importance d’évaluer l’entreprise. Quelle est la valeur ajoutée d’une évaluation ?
Valéry Dehoux : « Elle permet de montrer de bons chiffres à l’acheteur potentiel, mais pas uniquement. Même si les projets de vente ne sont pas tout à fait concrets, vous pouvez utiliser l’évaluation de votre entreprise comme une sorte d’outil de gestion. En améliorant à temps les bons paramètres ou les facteurs qui influencent les prestations de votre entreprise, vous la rendrez plus intéressante pour des acheteurs. Une analyse externe vous fournit assurément des perspectives supplémentaires. »
Quel peut être le rôle de Van Breda Advisory à cet égard ?
Valéry Dehoux : « Depuis plusieurs années, nous proposons une procédure d’évaluation et d’optimisation qui comprend une analyse, un entretien personnel et un portrait de votre entreprise ou cabinet. Les conseils que nous fournissons au terme d’une telle procédure prennent aussi beaucoup de temps. Il est dès lors judicieux de faire réaliser une évaluation cinq ans avant la date de vente prévue. »
Le temps semble également être un facteur déterminant lorsqu’une reprise intrafamiliale est envisagée. Est-ce bien le cas ?
Valéry Dehoux : « Absolument ! Céder l’entreprise à l’un des enfants du jour au lendemain est un projet quelque peu optimiste. Définir ensemble une stratégie et élaborer un plan par étapes clair est essentiel. Il ne faut pas agir dans la précipitation, mais adopter un rythme raisonnable. Mener une reprise à bien prend effectivement aussi du temps.
Van Breda Advisory vous accompagne également dans ce domaine dans le cadre d’une procédure de succession familiale dans laquelle nous concrétisons progressivement la reprise. Cet accompagnement débute dès la première étape. Toute transmission fructueuse commence par des échanges et de l’écoute. Un entretien avec les membres de la famille constitue la première étape de notre plan. À cette occasion, nous sondons surtout la vision qu’ils ont de la situation personnelle et familiale, et de l’avenir de l’entreprise. Un consensus familial est notre objectif ultime. Ensuite seulement nous pouvons élaborer des parcours potentiels et définir la suite du plan par étapes. Dans la plupart des parcours familiaux, il faut attendre plusieurs années avant la transmission effective. »
Se séparer de l’œuvre d’une vie constitue souvent un tournant émotionnel pour le dirigeant.
Valéry Dehoux : « Effectivement. Et cela demande aussi du temps. Vous devez aussi y être totalement préparé. S’arrêter du jour au lendemain n’est pas réaliste. C’est pourquoi lors d’une transmission, le dirigeant continue souvent de travailler comme mentor ou coach et accompagne le repreneur. Il importe ensuite de définir ensemble une date à laquelle passer définitivement le flambeau. Vous devez en outre combler ce que nous appelons le trou noir. Investissez donc du temps dans des activités et des passions en dehors du travail. Prenez aussi votre temps. La précipitation et la vitesse peuvent compromettre le succès d’une vente ou d’une transmission à bien des égards ! »