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Depuis le 15 février, l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) ne rembourse plus les consultations téléphoniques des médecins généralistes. Cette décision a été prise par la Commission nationale médecins-mutualités ou Medicomut. Le médecin généraliste Elodie Brunel nous donne un aperçu des implications de cette mesure et partage son point de vue sur la suppression de la rémunération des téléconsultations.

 

Docteur Elodie Brunel est également administratrice à l’ABSYM (Association Belge des Syndicats Médicaux) et vice-présidente de la SSMG (Société Scientifique de Médecine Générale). Elle travaille dans le Cabinet Médical de Haccourt.

 

 

Comment la COVID a transformé les consultations médicales

Les téléconsultations ont été introduites pendant la crise de la COVID pour pallier l’impossibilité des consultations en présentiel.

Elodie Brunel : « Le tarif des téléconsultations était initialement de 20 €, puis a été réduit à 10 € en 2022. Les téléconsultations sont utiles pour les médecins et les patients, permettant de réaliser des consultations à distance pour des cas ne nécessitant pas d’examens cliniques. »

Cependant, les téléconsultations ont été mises à 0 € pour des raisons budgétaires, représentant un coût d’environ 70 millions d’euros pour l’INAMI. Les téléconsultations représentaient un coût important, ce qui a conduit à leur suppression temporaire. L’Association belge des syndicats médicaux (ABSYM) critique vivement cette décision, la qualifiant de « recul historique » pour le système de santé belge.

 

Les téléconsultations : un outil précieux ou un système abusé ?

Les médecins généralistes réalisent en moyenne 500 téléconsultations par an. Une infime minorité de médecins ont abusé du système avec des chiffres aberrants de téléconsultations. Elle souligne l’importance de contrôler ces abus pour éviter la stigmatisation de l’ensemble de la profession. Les syndicats médicaux proposent plusieurs mesures pour limiter les abus liés aux téléconsultations, telles que la fixation d’un tarif maximum et la mise en place de contrôles pour les médecins qui réalisent un grand nombre de téléconsultations.

Les téléconsultations sont également utilisées par les spécialistes, notamment les pédiatres, pour rassurer les patients et éviter des consultations inutiles. Les postes de garde de médecine générale fonctionnaient aussi grâce à ces téléconsultations, permettant d’orienter au mieux les patients en fonction de leurs plaintes.

Elodie Brunel : « C’est un mauvais calcul de ne plus rembourser les téléconsultations puisqu’une consultation chez un médecin généraliste coûte 32 €, tandis que les consultations aux postes de garde sont facturées environ 50 € et 70 € pour une visite à domicile. »

 

Une solution indispensable en période de crise médicale

Elodie Brunel : « Pour alléger la charge de travail des médecins, les téléconsultations sont importantes. Elles permettent d’offrir des soins à distance, ce qui est bénéfique pour les patients et les médecins. La suppression des téléconsultations pourrait entraîner une plus grande affluence dans les cabinets médicaux, augmentant ainsi les consultations en présentiel.

Dans les zones en pénurie de médecins généralistes, il est crucial de maintenir les téléconsultations pour gérer la charge de travail et offrir des soins de qualité. Grâce à la téléconsultation, les médecins peuvent prodiguer des soins à un maximum de gens dans cette période difficile des 10 prochaines années où on aura encore un manque de médecins sur le terrain. Il faut vraiment que cet outil soit utilisé et qu’il puisse perdurer le temps que les effectifs soient étoffés en médecine générale. »

 

Quel avenir pour la rémunération des téléconsultations ?

Elodie Brunel : « Une des propositions qui a été faite par l’INAMI est la rémunération des téléconsultations à moins de 4 €. C’est inacceptable pour les médecins généralistes. “La proposition de maintenir le tarif des téléconsultations à 10 € est plus raisonnable et acceptable.

Les mutuelles et le ministre Frank Vandenbroucke souhaitent une solution forfaitaire pour les téléconsultations. L’idée est d’augmenter le forfait du DMG (Dossier Médical Global) du patient et d’incorporer les frais des téléconsultations dans ce forfait annuel. Mais l’ABSYM préfère une rémunération à l’acte. »

La rémunération des vidéos consultations n’est pas remise en cause. Pourtant, les tarifs de celles-ci sont de 20 €. Cependant, il est vrai que ce type de consultation est moins utilisé que les téléconsultations, car elles ne sont pas accessibles à tous les patients, notamment les personnes âgées.

 

Réévaluation des téléconsultations : espoir ou illusion ?

Elodie Brunel : « La réévaluation des téléconsultations est espérée pour juillet 2025, mais je suis pessimiste quant à la faisabilité de cette mesure d’ici juillet. La suspension temporaire du remboursement des téléconsultations a des conséquences importantes pour les médecins et les patients en Belgique. »

Les syndicats médicaux et les associations de médecins appellent à une révision de cette mesure et à la mise en place de solutions pour garantir l’accessibilité et la qualité des soins tout en limitant les abus.

 

Laure Mutsaars
Laure Mutsaars

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