Véronique Evrard : « La santé est un domaine qui m’interpelle depuis fort longtemps. C’est probablement ce qui m’a poussée à suivre des études d’ergothérapie ainsi qu’une licence en sciences sanitaires à l’université de Liège. J’ai travaillé comme ergothérapeute et comme licenciée en sciences sanitaires dans le secteur de la santé. Je m’en suis éloignée car parfois confrontée à un manque de respect, valeur fondamentale pour moi. Mon statut d’indépendante m’a permis de mettre en place, progressivement, une activité plus en phase avec mes valeurs et de revenir vers le secteur de la santé par des voies alternatives : le shiatsu, la réflexologie plantaire, la naturopathie et enfin, le reiki qui, quelque part, donne sens à ma pratique en venant ‘chapeauter’ mes autres outils thérapeutiques par son approche davantage spirituelle.
Au quotidien, j’accompagne les personnes qui souhaitent retrouver leur énergie ou restaurer leur santé au moyen de solutions naturelles. Ce qui me passionne dans ma pratique, outre les rencontres, est la notion de défi, cette capacité à pouvoir se réinventer continuellement. Mon parcours professionnel a beaucoup évolué : la façon dont j’exerce mon activité de naturopathe aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a cinq ans ; ma ‘boîte à outils’ s’étant diversifiée, mon approche de la personne est globale et se situe autant sur le plan physiologique qu’émotionnel ou encore spirituel. La pandémie de coronavirus a créé une prise de conscience quant à l’importance de la santé. C’est toujours lorsque nous avons des problèmes de santé que nous nous rendons compte à quel point celle-ci est précieuse.
Je repense souvent à la définition de l’OMS qui dit que ‘la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité’. Je trouve interpellant de recevoir des personnes en consultation qui sont tout à fait dévitalisées, ou dans un état de fatigue chronique, de plus en plus souvent et de plus en plus jeune. Il y a certainement un véritable défi de société : préserver, voire restaurer l’état de santé de la population. Cela fait partie, selon moi, des défis plus larges, comme c’est également le cas pour le réchauffement climatique, qui nous concerne tous. Cela rejoint cette notion fondamentale de respect que j’évoquais précédemment. La naturopathie englobe le respect de soi mais aussi le respect de l’environnement. C’est une valeur qui devrait être universelle et qui ne l’est pas toujours malheureusement. »
Le corps ne ment pas
« Dans mes consultations individuelles, j’essaye vraiment de partir de la demande des personnes, sans projeter ce qui me semblerait bon pour elles. Mon rôle est de les accompagner et de les aider à trouver des pistes qui leur conviennent à elles, dans leur situation qui leur est propre.
Dans les différents piliers de la santé, il y a effectivement le physiologique (l’alimentation, l’activité physique et l’hygiène de vie) mais il y a aussi l’aspect psychologique, mental et émotionnel. ‘Mens sana in corpore sano’ : tout est lié. Je le vois au quotidien dans mon activité professionnelle : le corps ne ment pas. Quand nous avons mal quelque part, cela vaut la peine d’apprendre à s’écouter et à se repositionner. Et il suffit parfois de peu de choses pour améliorer la situation. Parfois, des changements plus radicaux s’avèrent nécessaires.
Par ailleurs, je m’oriente de plus en plus vers des ateliers de cuisine vivante en groupe pour montrer qu’il est possible d’intégrer une alimentation saine et goûteuse, ‘même si nous avons une vie ailleurs que dans la cuisine’ (dixit une participante). Auparavant, lorsque je parlais de nutrition avec mes patients, j’essayais de me limiter à trois conseils, pour qu’ils en entendent au moins deux et en appliquent un. Avec ces ateliers de cuisine vivante, je remarque qu’ils repartent tous avec des enseignements auxquels je n’aurais peut-être pas pensé en les recevant en consultation individuelle. J’essaie de casser quelques mythes, comme le fait que manger bio coûte cher ou que la cuisine prend trop de temps. C’est à la portée de tout le monde et il faut simplement, comme pour tout, s’en donner les moyens. »
Définissez vos valeurs, vos priorités, vos objectifs personnels, de la même manière que vous le feriez pour votre activité professionnelle.
Conseils pour indépendant(e)s
« Les indépendant(e)s ont souvent beaucoup de ressources, que ce soit au niveau de l’énergie, au niveau psychologique ou intellectuel. Ce sont des personnes qui ont des capacités d’organisation, de planification et une bonne gestion de leur vie professionnelle. J’aurais envie de leur dire de planifier leur vie personnelle de la même manière. Prévoyez, dans votre agenda, des moments pour faire les courses, pour cuisiner, pour vous détendre ou vous réaligner. Définissez vos valeurs, vos priorités, vos objectifs personnels, de la même manière que vous le feriez pour votre activité professionnelle. En résumé, prenez soin de vous. Si vous ne le faites pas, les événements de la vie risquent fort de vous y obliger et ce parfois de façon brutale.
L’alimentation en particulier, l’hygiène de vie de façon plus générale, font partie d’un tout qui détermine l’état de santé. S’il est souvent difficile d’inclure des moments de vie privée dans un agenda surchargé, je suis convaincue que le temps pris pour ces moments-là sera ensuite regagné en productivité. Ce n’est pas une perte de temps, loin de là. En langage d’indépendant(e)s, je dirais même que c’est un bon investissement. »